Saturday, December 24, 2011

Taking Responsibility


What has been most offensive about the media coverage of the Occupy movement has been the misrepresentation of both the issues that have prompted the protests and the response of the Occupy movement. We have yet another example of such coverage in (where else?) our local newspaper.

Martin Latulippe ("CSP, social entrepreneur and engaged citizen") is given an NB Business Journal column in order to tell us that he has been following the Occupy protests, and that while he is in favour of "these different demonstrations of indignation" he finds it difficult to understand "the absence of accountability among some demonstrators and the somewhat denigrating discourse aimed at people who spent their life honestly building their wealth." ...

Make no mistake. More and more of the poor and the wage earners and the retired are "taking responsibility" for the state of their society. And the rich will not like that one bit. Because the poverty of society has not been caused by these people working hard and saving and sacrificing their entire lives. It has been created by the wealthy, who have manifestly and most obviously have stolen that wealth. It is not simply time to force them to give it back. It's time to reform our democracy, so that this can never happen again.

Read more: Full column by Stephen Downes

Thursday, December 22, 2011

Moncton's Lone Occupier Speaks

Moncton's Lone Occupier has released the following video:



I'm here to tell you that I haven't lost my mind, but that I finally found it. I'm here to tell you, that you can stand up for what you believe in, even if you're doing it alone. I'm here to remind you have a voice, and it's about time you spoke up. I'm here to tell you that there's strength in love and understanding, not hate or punishment. I'm here to tell you that there are wars being fought, news being censored and technologies being suppressed, all in the name of profit. I'm here to tell you to turn off your televisions, tune in to ourselves. I'm here to tell you that if the future seems bleak; it is our duty to brighten it up or no one else will. I'm here to tell you that the world is a reflection of ourselves, if you want to stop greed out there, it first has to start in here. But most importantly, I'm here, and that has people talking. Are you a part of the conversation?

Wednesday, December 14, 2011

Moncton Mic Check


Occupy Moncton mic checks Moncton MP Robert Gougen & promises more action in the future. Youtube. Related: cross-Canada Occupy update.

Tuesday, December 13, 2011

Qui contrôle l’information au Nouveau-Brunswick ?

Par Personne et tout le monde

Au Canada, aux États-Unis et un peu partout dans le monde, les médias de masse n’échappent pas aux phénomènes de la mondialisation et de la libéralisation des marchés. Plusieurs journaux, chaînes de télévision et de radio passent aux mains de grands industriels, qui construisent des empires alliant information, divertissement et culture de masse. Ces géants considèrent souvent l’information comme une marchandise à vendre. L’information est gérée selon les lois du marché et l’objectif premier est la rentabilité. La qualité de l’information en souffre. La production et la diffusion de l'information sont contrôlées par un nombre de personnes restreint. Cette concentration de la presse devient inquiétante pour la liberté de la presse et la démocratie.

Tout d’abord, qu’est-ce que la concentration des médias?

En général, on définit la concentration des médias comme « la tendance de concentration verticale et horizontale des entreprises de presse (journaux, magazines, télévisions, radios...) et de l'industrie culturelle (production de films et de musique) ainsi que les groupes de communication (téléphonie mobile, internet, etc.) La concentration verticale est le fait pour une entreprise de contrôler toute la chaîne de production d'un produit (de l'envoi des journalistes sur le terrain, le plus souvent effectué soit par les agences de presse, soit par des journalistes indépendants (« pigistes ») tandis que la concentration horizontale désigne le contrôle d'un groupe sur tout un secteur d'activité » [1] .

Il est évident que le phénomène de la concentration de la presse est bien vivant au Nouveau-Brunswick. J.D. Irving Limited (JDI) est un conglomérat privé qui détient plus de 300 entreprises dans la province dans les secteurs de la foresterie, les pâtes et papier, l'agriculture, l'agroalimentaire, les transports, etc. et constitue l’employeur de 8 % de la main-d’œuvre néo-brunswickoise. L'entreprise forme avec Irving Oil la partie principale du « Groupe des compagnies Irving », qui regroupe les intérêts de la famille Irving. JDI est propriétaire de Brunswick News, qui possède les trois quotidiens de langue anglaise (Telegraph-Journal, Times & Transcript et The Daily Gleaner) ainsi que presque tous les hebdomadaires anglophones et francophones (16) de la province, à l’exception du St. Croix Courrier, à St. Stephen, du Moniteur acadien, à Shediac, et de L'Aviron, propriété de Quebecor, installé dans le nord de la province. L’Acadie Nouvelle demeure le seul quotidien francophone provincial indépendant.

Quel effet ce monopole médiatique de la famille Irving a-t-il sur l’information véhiculée au Nouveau-Brunswick?

Cette concentration de la presse nuit à la diversité de l’information, selon Marie-Linda Lord, vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales et ancienne directrice du programme d’information-communication de l’Université de Moncton. « Les Irving, qui possèdent plus de 300 entreprises au Nouveau-Brunswick, se servent de leurs journaux pour défendre leurs intérêts » [2], soutient-elle. Elle cite en exemple l’entente pour la vente d’actifs d’Énergie Nouveau-Brunswick à Hydro-Québec, qui prévoyait une baisse de tarifs de 15 à 23 % pour les moyennes et grandes entreprises. « Tous les quotidiens d’Irving se sont prononcés pour cette entente »[3], dit-elle.

Selon Mme Erin Steuter, sociologue spécialiste des médias à l’Université Mount Allison de Sackville, le contenu des journaux des Irving est très homogène. Elle croit que tout d’abord, les Irving ont tendance à embaucher des journalistes qui partagent leurs opinions politiques : « It starts with the selection of the journalists; the Irvings have been known to hire journalists into the public relations department of the company who have provided sympathetic coverage on Irving issues…» [4] Elle ajoute que les journalistes eux-mêmes savent très bien pour qui ils travaillent et n’osent pas être trop critiques à l’égard de leur employeur : « The adage that you don’t bite the hand that feeds you, means that the readers of the New Brunswick papers are being given a very different spin on news than readers in the rest of the country. »[5] Souvent, en s’autocensurant, les journalistes occultent les informations qui pourraient permettre aux lecteurs de faire un choix plus éclairé : « A lot of it is a matter of omission—they just leave out what is more critical. »[6]

Mme Steuter a notamment réalisé une étude en 2010 sur la couverture médiatique de la vente échouée d’Énergie NB à Hydro-Québec dans les journaux des Irving. Elle estime que les journalistes qui ont couvert cette affaire ont failli à leur devoir de présenter toutes les dimensions de cette affaire : « They have not inquired into the job loss projections and are failing to investigate the potential long-term costs of the deal to New Brunswickers. (…) The papers are presenting the view that what’s good for the Irving company is good for the province. What we need is good investigative reporting to dig deep and provide New Brunswick with a clear analysis of all sides of the proposed deal. Monopoly media ownership does not offer this and the public is paying the price. »[7] Également, les articles publiés dans les journaux des Irving n’offrent pas toujours un équilibre des points de vue. Ils semblent avoir tendance à accorder une place prédominante aux experts ou analystes qui appuient leurs positions et à limiter l’espace alloué à ceux qui ont des opinions divergentes.

Quelles positions affichent les Irving dans leurs publications?

En général, les Irving expriment des positions en faveur du « big business » dans leurs publications. Ils s’opposent à toute hausse des impôts ou des tarifs d’électricité pour les grandes entreprises. De plus, comme ils constituent un joueur très important dans le secteur pétrolier et gazier, ils ont tendance à appuyer les initiatives de développement de cette industrie et s’opposer à la production d’énergies renouvelables (énergie éolienne, marémotrice, biomasse, etc.). Ils ont récemment adopté une position assez forte en faveur de la fracturation hydraulique liée à l’exploration du gaz de schiste.

De plus, les journaux d’Irving se sont souvent prononcés en faveur de la privatisation de certains services, et de coupures importantes au sein de la fonction publique. Dans le cas de conflits de travail, ils s’attaquent aux syndicats et s’expriment assez régulièrement contre des mesures d’amélioration des conditions de travail des travailleurs, comme l’augmentation du salaire minimum et l’adoption d’une loi sur l’équité salariale pour les secteurs publics et privés. Erin Steuter en donne un exemple dans son analyse de la couverture médiatique d’une grève à la raffinerie pétrolière des Irving dans les journaux de ces derniers : « The treatment of the strikers during and after the strike was legitimized in the public eye through the Irving-owned newspaper chain. Not surprisingly, an examination of the media coverage of the refinery strike in the New Brunswick papers reveals a now-familiar pattern of labour news that typically shows demanding, potentially violent workers causing delays and harassing the public in a selfish attempt to increase wages.»[8]

Par ailleurs, selon Mme Steuter, les Irving tentent par tous les moyens de minimiser la concurrence provenant d’autres sources d’information. Ken Langdon, l’éditeur du Carleton Free Press, un journal anglophone indépendant fondé en 2007 qui couvrait la région du sud-ouest de la province, a accusé les Irving d’avoir recours à des tactiques d’intimidation légales pour faire cesser la publication du journal. Ce dernier a finalement fermé ses portes en 2008 après avoir fait l’objet d’une poursuite de la part de Brunswick News, propriété des Irving, qui l’accusait de concurrence déloyale. De plus, en août 2009, l’empire Irving lançait le journal L’Étoile, un hebdomadaire provincial francophone gratuit tiré à 115 000 exemplaires, dans ce que plusieurs observateurs voient comme une tentative à peine voilée de s’approprier le secteur francophone de la presse au Nouveau-Brunswick et donc, d’entrer en concurrence directe avec L’Acadie Nouvelle, le seul quotidien indépendant de langue française de la province.

Face au poids écrasant des journaux des Irving, il est essentiel de conserver un esprit critique et de consulter plusieurs sources d’information afin d’avoir un regard éclairé et une perspective globale des enjeux importants pour les citoyens de la province. Ignacio Ramonet, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, nous prévient des dangers du contrôle de l’information par les géants de ce monde : « Les grands médias privilégient leurs intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général et confondent leur propre liberté avec la liberté d’entreprise, considérée comme la première des libertés. Mais la liberté d’entreprise ne peut, en aucun cas, prévaloir sur le droit des citoyens à une information rigoureuse et vérifiée ni servir de prétexte à la diffusion consciente de fausses nouvelles ou de diffamations. La liberté des médias n’est que l’extension de la liberté collective d’expression, fondement de la démocratie. En tant que telle, elle ne peut être confisquée par un groupe de puissants. Elle implique de surcroît une « responsabilité sociale », et, par conséquent, son exercice doit demeurer, en dernière instance, sous le contrôle responsable de la société.»[9]

Quelques suggestions de lecture:

Au Nouveau-Brunswick
L’Acadie Nouvelle (www.capacadie.com)
Radio-Canada / CBC (www.radio-canada.ca, www.cbc.ca )
NB Media Coop (www.nbmediacoop.org)

Au niveau national / international
Cyberpresse www.cyberpresse.ca
Le Devoir www.ledevoir.com
La Presse www.lapresse.ca
Le Monde diplomatique www.monde-diplomatique.fr
Le Monde www.lemonde.fr
Le New York Times www.nytimes.com
Le Courrier international www.courrierinternational.com



[7] http://nbmediacoop.org/index.php?option=com_content&view=article&id=787:irving-media-coverage-of-nb-power-deal-one-sided-professor-says&catid=96:politics&Itemid=197
[9] http://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/RAMONET/10395